Après un sacré hiatus de couture perso et de blog, j’ai enfin retrouvé du temps pour moi et repris le chemin de ma machine à coudre. Et quoi de mieux pour se remettre dans le bain que de coudre les patrons de la nouvelle collection Deer&Doe ? C’est quelque chose que j’aime bien faire à chaque sortie. Même après des mois de toiles et de versions plus ou moins portables cousues pour le boulot, je mets toujours un point d’honneur à m’approprier les patrons à ma façon pour marquer le coup.
D’autant que j’avais une occasion en or pour coudre la robe Magnolia, puisque nous étions invités en Octobre dernier à un mariage en extérieur. Le mariage avait lieu en Virginie, où Octobre est tout de même un peu frisquet : l’excuse parfaite pour sortir les manches longues, la jupe longue, et surtout le velours !
Le velours est une matière qui m’obsède chaque hiver, et dès qu’Eléonore m’a présenté le croquis de Magnolia c’est tout de suite dans ce tissu que je l’ai imaginée. J’aurais bien aimé un velours vert forêt, mais trouver un velours fin et non-stretch qui ne soit pas hors de prix, c’est pas une mince affaire. J’ai beau baver devant le velours de soie, ce n’est pas encore dans mon budget…
Et puis sur je suis tombée sur ce velours de viscose dévoré en soldes sur fabric.com. C’est un tissu Telio, et j’ai toujours eu de très bonnes expériences avec ce fabriquant, la qualité est au rendez-vous. J’étais vraiment ravie en le recevant : il est vraiment très doux, brillant et fluide, et moelleux sans être épais. Un vrai régal au toucher.
C’était un peu moins un régal à coudre, par contre… J’avais déjà cousu avec du velours auparavant mais toujours du velours côtelé ou frappé, ou du velours de coton à poil très courts. Un vrai velours, c’est une autre paire de manches : dès qu’on essaie d’utiliser un peu le fer pour ouvrir les coutures sur l’envers, cela écrase la nappe du tissu de l’autre côté de manière irratrapable. J’ai essayé le truc d’utiliser une serviette roulée et placée en dessous du tissu mais ça n’avait pas l’air de faire une grande différence. Au final je m’en suis sortie en utilisant de la vapeur et en appliquant tout doucement un clapper sur la couture à ouvrir, sans appuyer, pendant 30 secondes. La surface en bois du clapper permet de conserver l’humidité dans le tissu et de détendre les fibres, et les surplus se placent bien à plat.
C’est un processus qui est tout de même très long et délicat, et j’étais complètement stressée tout au long du projet à l’idée de déraper et de ruiner mon beau tissu. Il y a quand même pas mal d’endroits dont je ne suis pas satisfaire, soit parce qu’ils ne sont pas assez aplatis et que les coutures gonflent un peu, soit parce que j’y suis allée trop fort avec le clapper et que le tissu a lustré par endroits, mais avec le tissu noir il faut vraiment que la lumière soit pile dessus pour le voir donc je pense qu’il n’y a que moi qui le remarque.
Vu que même les griffes d’entrainement de la machine et le pied presseur avaient tendance à laisser des traces, je n’ai pas osé tenter les surpiqûres. J’ai fixé à la main le biais du décolleté, et comme ça rendait bien, j’ai continué à la main pour coudre tous les ourlets : celui du bas, de la fente, et même les manches. Autant vous dire que ça m’a pris des heures, mais ça valait le coup.
Ce que j’aime beaucoup dans ce tissu c’est que les triangles sont faits d’une fine résille couleur chair, et créent de beaux effets de transparence. J’ai doublé le devant du corsage avec une doublure bemberg noire, et la différence de couleur n’est pas choquante. On voit par contre bien la transparence quand je marche et c’est un effet très joli en mouvement.
J’aime vraiment beaucoup cette robe Magnolia et son air seventies, avec sa silhouette longiligne et ses manches longues un poil bouffantes. Le décolleté de la version A est vraiment profond et je n’ai clairement pas l’habitude, mais il contrebalance bien les manches longues et la jupe longue pour éviter d’avoir l’air noyée sous tout le tissu.
Je suis contente aussi que les liens soient assez longs pour être noués devant plutôt qu’à l’arrière. Même si j’adore l’effet du gros noeud au creux du dos, c’était quand même bien pratique de pouvoir changer pour pouvoir rester assise sur une chaise pendant la cérémonie sans avoir une boule de tissu qui me rentre dans le dos.
Il n’y a pas de doute, Magnolia est vraiment la robe la plus habillée de mon armoire. Je me sens vraiment très classe dedans, et je réfléchis déjà à la prochaine occasion où je vais pouvoir la porter. Ce sera sans doute au nouvel an, même si je vais sans doute me retrouver complètement overdressed, c’est pas tous les jours qu’on peut sortir la robe longue en velours !
Magnolia en velours
Magnolia – Deer&Doe
Taille 38
Velours dévoré – Fabric.com
elle est vraiment super belle! le velours dévoré lui donne un côté très original et ça te va super bien.
Merci beaucoup !
Magnifique Magnolia ! Je n’ose pas trop coudre le velours mais ta version est sublime et donne envie d’essayer. Tu sembles une mystérieuse magicienne sur les photos en plain air : très beau !
Aaah merci ça fait très plaisir comme compliment ! 🙂
Je suis bien contente de vous lire à nouveau ! J’aime beaucoup la façon dont vous présentez vos choix de tissus et votre garde robe. Merci !
Merci beaucoup, ça me fait très plaisir !
Wow! Elle est vraiment magnifique! Et ce tissu!!! Tu m’étonnes que tu étais en stress en la cousant mais le résultat en vaut vraiment le coup! Bravo!!!
Hihi merci !! 🙂
Oh ! J’ai failli éternuer, tellement j’ai dû enlever de poussière pour pouvoir accéder à ce blog !
Et maintenant j’ai Claude François dans la tête….
A tes souhaits !
Magnifique robe, très beau tissus, bravo
Merci !
Bravo pour cette si jolie robe ! Où avez-vous acheter le clapper que vous utilisez ? 🙂
Je l’ai acheté aux Etats-Unis, je ne sais plus si c’était chez Joann Fabrics ou sur Amazon. C’est celui-ci, de la marque Dritz.
[…] combinaison pantalon. C’est un peu la même idée qu’avec l’encolure de la robe longue Magnolia, sauf que celle de Sirocco couvre bien le […]
C’est vrai que le velours, c’est un peu la galère ! Et pire que l’ouverture des coutures au fer, c’est surtout parce que ça chasse ! Mais pour ton problème, as-tu essayé d’utiliser une chute du ton tissu sous ta couture ? C’est un peu le principe de la planche à velours: les poils de la chute de tissu vont éviter de lustrer le velours. Il faut repasser toujours sur l’envers, en vaporisant un fort jet de vapeur mais sans poser le fer, juste en glissant sur la surface…
Ah je n’avais jamais pensé à utiliser une chute de velours, c’est vraiment malin !! Je tenterai ça la prochaine fois, merci beaucoup pour la technique 🙂