Depuis que je traîne sur la blogosphère couture, je suis très admiratrice de la productivité de certaines. Les madames de Sew Weekly, par exemple, elles m’épatent, à produire inlassablement chaque semaine une nouvelle robe, avec parfois des pics à sept par semaine !
Du coup quand je me suis remise à fond dans la couture l’an dernier, c’était dans l’idée d’en faire le plus possible, en le moins de temps possible. Pas le choix de toute manière : au vu de mon stock de tissus et de ma liste de projets à réaliser (tous très urgents bien sûr : j’ai vraiment besoin d’un pyjama, et si je ne finis pas ma robe maya avant la rentrée ce sera déjà passé de mode, et j’ai vu deux filles avec une blouse à étoiles dans le métro hier il m’en faut absolument une, etc) je n’ai pas le temps de trainer !
Étudions donc les conséquences de cette situation, avec le cas de la robe dite « musette ».
La robe musette a été réalisée il y a six mois pour une soirée à thème (devinez… oui, musette) dont j’avais été prévenue seulement trois jours à l’avance. Le temps de trouver le patron et d’aller acheter le tissu, la robe musette a été réalisée en une soirée nuit.
La robe musette est la parfaite illustration de notre problème : en la portant, j’ai toujours le droit à beaucoup de compliments — de gens qui ne s’y connaissent pas en couture. Or puisqu’une soirée suffit pour faire une robe « mettable » (et j’appuie beaucoup les guillemets ici), pourquoi perdre du temps à faire de belles finitions que personne ne remarquera ?
Et en effet, quand on y regarde de plus près, c’est la bérézina :
Pourtant j’ai appris comme il faut, j’épingle, je mesure, je bâtis, je surfile, mais quand je suis stressée c’est plus fort que moi : je fais accélérer la machine à coudre dans les virages ou les passages difficiles pour que « ce soit plus vite passé »… mais je me soigne ! Il paraît que d’avouer son problème c’est la première phase de la guérison.
C’est la Bobine qui m’a fait réaliser le paradoxe, avec la traduction sur son blog d’un article du magazine Threads sur « coudre lentement ». Car même si la productivité est au rendez-vous, ça ne sert à rien de se presser si au final tout ce que j’obtiens c’est un habit bâclé et que j’ai honte de porter, car au plus profond de moi, je le sais, que les carreaux ne sont pas raccordés.
Sans pour autant faire de la haute couture pour que le vêtement soit aussi beau à l’envers qu’à l’endroit, c’est vrai que c’est agréable de savoir que les finitions sont peaufinées. Blanche Neige me parlait dans un commentaire de coutures anglaises et de biais cousu sur les coutures… J’avoue qu’avant de lire des blogs la question ne s’était même pas posée, cacher les coutures, je ne savais même pas que ça se faisait !
Maintenant je fais plus attention, j’ai acheté depuis peu une surjeteuse et je compte prendre des cours de couture à la rentrée. Mais cela prend du temps et c’est vrai que j’ai peur que ma productivité en prenne un coup. Et pour vous, où se situe le curseur ?
Robe musette
Réalisée en novembre 2010
Patron Prima 7121
Jersey à pois de Stop Tissu
Doublure synthétique de Stop Tissu
Taille 38
Les cours de couture ne pénaliseront pas ta productivité, car tu fais un projet pendant le cours, et avec les techniques que tu vas y apprendre, tu iras plus vite à la maison!!
Moi je ne regrette pas de prendre les miens. En plus, ça me « bloque » automatiquement une soirée pour la couture, je sais qu’au moins une fois dans la semaine je serais devant une machine.
Ta robe est jolie, le tissu va bien avec le thème, tu devrais lui accorder le temps qu’elle mérite. Je pense qu’en surpiquant la doublure avec le tissu tu devrais éviter qu’elle n’apparaisse dans le décolleté, et pour ton ourlet, ben faut le refaire, pas bien compliqué.
Et comme tu as une surjeteuse, pas d’excuses pour ne pas bien faire les choses.
Au départ aussi je voulais faire trop de choses, pour découvrir des nouveautés, tester, avancer. Mais je me suis vite rendue compte que dans mon cas c’était contre productif, en prenant mon temps et en m’appliquant, j’ai beaucoup plus de plaisir à mettre un vêtement « maison ».
L’article que tu cites de la Bobine est super, je l’avais déjà lu et tout ce qui est écrit est vrai.
Avec les connaissances que tu as déjà, si tu passes un peu plus de temps par projets pour rajouter et peaufiner des détails qui vont faire la différence, tu vas t’éclater c’est certain car tu feras qqch de bien supérieur à de la « couture basique et alimentaire ».
[…] Porté en ce premier jour de Septembre fait-main, voici un t-shirt tout simple issu des restes de ma robe musette. […]
[…] 13 – 13/09/2011 Robe musette Gilet Etam Ceinture La Redoute Escarpins « comics » Rocket […]