Aujourd’hui je vous parle d’un de mes vêtements préférés pour la mi-saison : ma veste en jean ! Je l’ai cousue l’année dernière mais cela faisait des années que je voulais en coudre une, que j’avais le tissu et le patron en stock sans me lancer pour autant… Et bien je suis bien contente de l’avoir fait car je la porte sans arrêt !

Pour tout vous dire, j’avais repéré – il y a plus de 10 ans maintenant ! – ce modèle de veste en jean du Burda de février 2010, dont j’avais vu une très jolie version sur le blog Four Square Walls. Je repoussais sans cesse le départ, faute d’avoir le courage de décalquer le patron et de rajouter les marges de couture, ce que j’ai perdu l’habitude de faire. Quand enfin, l’été dernier, j’ai pris mon courage à deux mains, je me suis rendu compte que le modèle était en tailles courtes, prévu pour une stature d’1m60 ! En vérifiant les mesures, il aurait fallu que je rallonge de plusieurs centimètres au-dessous et au-dessus de la poitrine, ce qui aurait voulu dire modifier les têtes de manches, et là, j’avais vraiment, vraiment pas le courage. Je me suis donc rabattue sur l’autre patron de veste en jean que j’avais en stock : la veste Audrey de Seamwork. Le style du patron, plus boxy, me plaisait moins, mais ce modèle a l’avantage d’avoir de vraies poches, un essentiel pour une veste.

J’étais abonnée à Seamwork pendant plusieurs années : j’avais envie de soutenir le magazine dont je trouve le contenu très intéressant, et j’aime beaucoup le principe de patrons basiques et rapides à coudre, qui me permettent de retrouver le plaisir d’un projet gratifiant maintenant que la couture est mon métier. Cependant jusque là tous mes essais avec les patrons Seamwork avaient été infructueux : j’avais tenté une toile du débardeur Gretta et une autre du pantalon Moji, et l’un comme l’autre ne m’allaient vraiment pas du tout au point que j’avais abandonné l’idée de les ajuster. Je ne suis pas fan non plus de leurs planches. Pour Audrey par exemple chaque pièce y est présente plusieurs fois, dans des groupes de tailles différents : difficile de s’y retrouver, et au final on imprime beaucoup de pages pour rien. Ceci étant dit j’ai vu des réalisations vraiment chouettes de certaines patrons : la veste Audrey, donc, ou les robes Catarina et Georgia. Cela vaut donc le coup de se pencher sur leurs patrons au cas par cas.

Pour Audrey, beaucoup de reviews conseillaient de descendre d’une taille, c’est donc ce que j’ai fait. Alors que je fais une taille 2 à 4 à la poitrine et 2 à la taille dans le tableau de mesures de Seamwork, je suis descendue jusqu’à une taille 0 (la plus petite) et j’ai tout de même beaucoup d’aisance. C’est là que je me rends compte à quel point c’est utile de pouvoir lire des posts de blog avec des commentaires détaillés, surtout quand il y a des soucis avec un patron. Les réseaux sociaux, c’est super, mais pas vraiment le bon format pour aller dans les détails sur ce genre de sujets, ou pour pouvoir retrouver les infos ensuite.

Et en parlant de soucis, qu’est-ce que j’en ai eus avec ce patron ! Je sais qu’en Décembre dernier Seamwork avait organisé un sewalong de cette veste et qu’ils en ont profité pour corriger quelques coquilles sur les bracelets et fentes de manche, mais la liste des erratum étant assez vague il est très possible qu’il reste encore beaucoup des problèmes que j’ai rencontrés.

Si vous souhaitez vous lancer dans ce patron, voici donc les points qui m’ont posé problème et que je vous invite fortement à vérifier avant de couper votre tissu :

  • Pièce H (côté dos) : les numéros de taille sur les double crans n’étaient pas les bons.
  • Pièces R et Q (doublure et fond de poche) : les pièces étaient beaucoup trop petites et n’allaient pas assez loin pour les prendre dans la couture de taille et dans la bande de boutonnage comme montré sur les schémas. J’ai dû rajouter 2 cm en largeur et 4 cm en hauteur pour que cela fonctionne.
  • Pièces I et K (dessus et dessous de manche) : Il me manquait 1/4″ de marge de chaque côté pour pouvoir bien faire les replis des fentes, car en suivant les instructions je me retrouvais avec les bords à vif. Je m’en suis sortie en faisant des mini-replis, une triple surpiqûre et des points de bourdon énormes pour prendre les bords à vif dedans sur tout le long. Malheureusement il n’y a généralement pas de photos de détails chez Seamwork donc impossible de savoir à quoi les fentes devaient ressembler. D’après un erratum précédent cela aurait été corrigé depuis, faites donc bien attention à télécharger la dernière version en date !
  • Surpiqûres : Les instructions n’étaient pas toujours claires sur où et quand surpiquer. Sur le col par exemple, il n’était pas indiqué de le faire alors que les photos de la veste montrent bien deux lignes de surpiqûres. Il n’était pas non plus indiqué quand faire un seul rang et quand en faire deux (par exemple sur les bracelets de manche ou les poches poitrine) ni à quelle distance les deux rangs devraient être.
  • Poche passepoilée : Les schémas et le texte ne correspondaient pas, le schéma montrait un repli sur le passepoil qui n’était pas mentionné dans le texte. Les bords haut et bas du passepoil se retrouvaient aussi à vif, à l’intérieur de la poche, certes, mais bon.

Au final je m’en suis sortie en bidouillant. J’ai bien regretté tout de même de ne pas avoir de photos des détails de finition (fentes de manches, poches passepoilées…) pour pouvoir comparer mon résultat. J’espère que mes commentaires et photos pourront vous être utiles si ce patron vous intéresse !

Un dernier conseil : j’avais coupé mes pièces principales dans un denim 10 oz. (340 g/m²), mais j’ai coupé les pièces de fond de poche et doublure de poche dans un denim 6.5 oz. (220 g/m²), plus léger mais de même couleur. Cela permet d’avoir moins d’épaisseurs à ce niveau là, ce que je trouve plus agréable à porter.

Malgré tout cela j’adore le vêtement fini : cela valait le coup de galérer. Et pour un petit hommage à tous mes déboires, je la porte toujours avec mon pin’s préféré !

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