Comme j’ai du déjà le dire pas mal de fois ici, j’adoooore porter des jupes et robes longues en été ! Je trouve qu’elles créent une silhouette élancée et féminine, et qu’elles permettent de se protéger les jambes du soleil tout en restant au frais, sans rien qui colle à la peau. Je porte beaucoup mes jupes Fumeterre (vues ici et ici), mais celle que j’ai le plus porté ces trois derniers étés est sans conteste cette robe : une McCall’s M7121 en jersey tropical !

Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas présenté un patron « Big 4 » ici. Les Big 4, pour ceux qui ne les connaissent pas, ce sont les grandes marques de patrons de couture américaines, aujourd’hui toutes détenues par le même groupe : Simplicity, Butterick, Vogue et McCall’s. Et on ne s’arrête pas là : Burda et New Look appartiennent également à Simplicity ! Il y a une dizaine d’années, ces marques représentaient plus de 99 % des ventes de patrons de couture aux Etats-Unis [source]. Un monopole complet, donc, qui a bien évolué depuis avec l’arrivée des patrons indépendants.

Si les patrons Big 4, disponibles uniquement en format pochette, sont assez chers en France (plus d’une vingtaine d’euros pour certains patrons Vogue), ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Jo-Ann notamment organise des soldes mensuelles durant lesquelles on peut se procurer ces patrons à $1 l’unité ! Inutile de vous dire que lorsque j’ai déménagé aux Etats-Unis mon stock de patrons a explosé : j’ai plus de 80 pochettes Big 4, principalement des rééditions de robes vintage… Et pourtant j’ai du en coudre moins d’une dizaine…

Le problème des patrons Big 4, en dehors des choix de tissus et de stylisme un peu vieillots par rapport aux patrons indés, c’est que les techniques de construction utilisées sont elles-aussi un peu vieillottes, et pas forcément pertinentes surtout pour les patrons en jersey. Prenons le cas de cette robe par exemple : la robe McCall’s M7121/MP422. C’est une robe en jersey toute simple, avec un décolleté en V, une taille marquée, une couture milieu devant et dos et une jupe avec une belle ampleur. Mais il faut vraiment faire abstraction de ce qui est présenté sur la pochette pour se rendre compte du potentiel, parce que la version Arlequin en color-block… Ohlala.

Je ne suis pas forcément plus convaincue de la version longue avec la jupe fendue : autant une fente sur le côté c’est super, autant une fente en plein milieu, sur une jupe en jersey avec beaucoup d’ampleur qui plus est, ça ne sert un peu à rien et ce n’est joli ni en mouvement ni assise. Mais tout de même, la robe a du potentiel, avec deux jolies options pour le dos : un décolleté en V, ou un dos nageur. Je suis particulièrement fan du dos nageur ici : ça change, mais la longueur et l’ampleur de la jupe permettent d’éviter le côté trop sportswear.

C’est là que les soucis typiques des patrons Big 4 se font sentir. Les marges de couture incluses sont de 1,5 cm, ce qui est moins pratique que du 1 cm si on veut coudre la robe à la surjeteuse, mais ça n’est pas un problème tant qu’on y fait attention. Par contre, l’encolure et les emmanchures sont finies par un ourlet simple, de 1,5 cm également. Alors pour le décolleté en V, je veux bien, mais pour les courbes très prononcées du dos nageur c’est du grand n’importe quoi !

J’ai réussi à obtenir un résultat assez correct en étirant un peu les bords du tissu (comme on met en forme du biais), et j’ai juste un peu de baillement au niveau des emmanchures sur le devant. Toutes les réalisations que j’ai pu voir sur le net se retrouvent d’ailleurs avec ce même baillement plus ou moins prononcé, idem au niveau du décolleté. Je pense qu’une bande de finition comme pour la robe Zéphyr aurait été bien plus propre !

J’ai aussi dû gérer l’aisance énorme des patrons Big 4 en descendant de deux tailles par rapport au tableau des mesures (taille 8 au lieu de 12 pour 88 cm de tour de poitrine). Alors comme d’habitude je rale, je rale, mais il y a quand même des choses que j’aime bien dans ce patron, comme l’élastique pris dans la marge de couture de la taille qui permet de bien soutenir le poids de la jupe. En reprenant les finitions à ma sauce, ça pourrait faire un très bon basique. Il faudrait juste que je m’active un peu plus que pour celle-ci si je veux en refaire une : commencée au début de l’été 2016, terminée à la fin de l’été 2017, photographiée en juin 2018, et nous voilà enfin sur le blog, juillet 2019. A croire que je me laisse un peu aller !

Robe maxi tropikitsch
McCall’s M7121/MP422
Taille 8
Jersey coton-élasthanne – JoAnn Fabrics (challis de viscose avec le même imprimé disponible ici)

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